Excellente question! Merci de l’avoir posée.
Si tu as déjà lu le précédent article « Qui sommes nous?« , tu as compris que l’éthique c’est juste une question de choix parmi ce qui s’offre à nous. Ce n’est pas chercher à être parfait, c’est exiger d’avoir une information pertinente sur l’ensemble des alternatives, ainsi que leurs incidences, de manière à faire un choix éclairé au vu de nos valeurs. Et le fait est qu’en France on peut manger à peu près tout, en provenance de partout (à l’exception des êtres humains et de quelques autres espèces protégées ou trop choupi pour être mangées). Voici donc comment on peut présenter notre choix : démocratiser une nourriture 100% végétale, faite maison, de préférence bio, locale et de saison.
Alors pourquoi, tout d’abord, le choix d’une nourriture 100% végétale ?
Une nourriture 100% végétale, ou encore alimentation « vegan » (« végane » pour la version française) ou encore « végétalienne », ne contient aucun produit d’origine animale. On exclut donc la chair animale (« viande », poisson, crustacés, insectes), les coproduits tels que la gélatine animale, mais aussi les œufs, le lait ou encore le miel. Il existe plusieurs raisons qui poussent les gens à faire ce choix et convergent toutes vers la végétalisation de nos assiettes. Ce sont autant de clefs d’entrée pour permettre à chacun de jouer un rôle concret via son alimentation.
Raison n° 1 : choisir une alimentation exclusivement végétale, c’est possible. Et oui, autant commencer par le commencement : est-ce qu’une alimentation totalement végétale est possible? (Spoiler : OUI) L’alimentation végétalienne y compris exclusive fait partie des choix à notre disposition. C’est donc primordial de la présenter comme tel.
Pour rappeler que la consommation de produits animaux n’est nullement nécessaire, on peut citer notamment l’Académie américaine de Nutrition et de Diététique qui a établi que :
« les alimentations végétariennes bien conçues (y compris végétaliennes) sont bonnes pour la santé, adéquates sur le plan nutritionnel et peuvent être bénéfiques pour la prévention et le traitement de certaines maladies. Les alimentations végétariennes bien conçues sont appropriées à tous les âges de la vie, y compris pendant la grossesse, l’allaitement, la petite enfance, l’enfance et l’adolescence, ainsi que pour les sportifs » (AND, 2016).
Je te renvoie à une liste de positions officielles sur le sujet, consultables ici, ainsi que vers une tribune rédigée par une quarantaine de professionnels du monde médical pour rappeler le retard pris par la France concernant l’information donnée à la population sur le sujet.
Raison n° 2 : repenser notre rapport aux animaux. De plus en plus de personnes considèrent les animaux pour ce qu’ils sont : des êtres sentients, souvent sociaux, possédant une conscience, des intérêts propres, et estiment qu’il est injuste de les exploiter ou les tuer notamment pour les manger. C’est notre cas. Nous souhaitons proposer une offre exclusivement végétale, parce que c’est plus juste, parce que notre cercle d’empathie s’étend aux animaux non humains.
Cette question que posait déjà le végétarisme philosophique est désormais très présente dans le début public, mais alimente un débat récurrent depuis près de 25 siècles déjà, avec des défenseurs parmi les plus grands penseurs, philosophes, inventeurs, auteurs. Cette émergence publique, que beaucoup analysent à tort comme une « mode », n’est que l’amplification visible d’un courant séculaire et minoritaire. Une amplification liée au poids des images, aux avancées scientifiques, notamment en matière d’éthologie, mais également aux enjeux cruciaux à venir concernant le rapport que nous entretenons avec la nature.
Il est désormais facile de trouver des informations documentées notamment sur le site de l’association L 214, lire des articles de fond sur l’aspect historique et philosophique (je peux citer par exemple le travail de Renan Larue, la revue des Cahiers antispécistes, la récente tribune parue dans Libération concernant les questions stratégiques posées par le véganisme), sans compter un nombre important de livres sur le sujet (promis, je mettrai une petite biblio).
Raison n° 3 : revenir à une alimentation plus saine et donc réduire la part des produits animaux, laquelle a considérablement augmenté au cours des dernières décennies. La viande rouge notamment est désormais identifiée comme cancérigène probable ; les viandes transformées type charcuterie comme cancérigènes certains ; avec un effet prouvé sur l’augmentation des cas de cancer du colon, les maladies cardio-vasculaires, l’obésité ou le diabète de type 2 et plus généralement une augmentation de la mortalité.
On retrouve les différents liens vers les études et recommandations officielles quant à la réduction de la consommation de viande ou de laitages sur cette page du site www.viande.info.
Raison n° 4 : réduire l’impact de son alimentation en matière d’environnement, de climat, d’atteintes à la biodiversité, de risques sanitaires : accaparement des sols, déforestation (l’élevage c’est par exemple 80% de la déforestation en Amazonie), pollution des eaux, émission de gaz à effet de serre (l’élevage c’est 14,5 % de l’émission de gaz à effet de serre, soit autant que tous les modes de transport réunis), antibiorésistance.
Dans un récent interview, Yann-Arthus Bertrand affirmait récemment :
« Tous les écolos devraient arrêter de manger de la viande, car elle est en train de détruire la planète ».
Raison n° 5 : lutter contre la faim dans le monde.
Tu ne t’y attendais pas à celle-là hein? Au contraire même, on a tellement entendu : « fini ton steak. Dis-toi qu’il y a des enfants qui meurent de faim ». Or, non seulement manger ton steak ou ton jambon ne donnera aucune forme de satisfaction à l’enfant sous-nutri qui te répondrait bien « ça me fait une belle jambe », mais de façon tout à fait pernicieuse, tu participes à un formidable gaspillage alimentaire planétaire. Avec tout d’abord un formidable gaspillage calorique (il faut en moyenne 5 kg de protéines végétales pour produire 1 kg de protéines animales), puis un accaparement de 2/3 des terres agricoles dans le monde pour l’élevage ou la nourriture du bétail (60% de la production mondiale de céréale est accaparée par l’élevage), et enfin une inflation du prix des denrées alimentaires. Je te renvoie à nouveau vers une analyse détaillée et chiffrée présentée sur le site www.viande.info.
Alors que l’agriculture actuelle pourrait nourrir 12 milliards d’êtres humains (nous sommes actuellement moins de 8 milliards), 800 millions d’humains souffrent de sous-alimentation. Le lien entre la consommation de viande et la faim dans le monde est désormais établi et clairement évoqué parmi les causes à combattre.
« La consommation de viande est une cause principale de la famine et de la malnutrition ».
(extrait de l’article de George Monbiot – Journaliste d’investigation pour The Guardian)
« L’action ayant le plus grand impact est de réduire votre consommation de viande ou de la stopper complètement. Vous créeriez alors un surplus de récoltes qui pourrait être utilisé pour nourrir les gens qui meurent de faim. »
(Jens Holm (Membre suédois du Parlement Européen) lors du Forum européen « Nourrir le Monde en période de crise climatique » le 12 novembre 2008)
En conclusion, nous souhaitons proposer un mode d’alimentation alternatif et offrir ainsi la possibilité à chacun de consommer tout en défendant les valeurs qui lui sont chères.
Alors oui, c’est bien joli tout ça, mais on est en France, on adore bien manger … Attends! je garde le meilleur pour la fin (ou pour la faim). Parce que là on a répondu à la question du pourquoi, pas du comment.
Alors si je te dis qu’en plus on va s’éclater côté créatif, se délecter et prendre son pied en mode alimentation 100% végétale? Et ça, crois moi… on va te le démontrer.